Art romain, début de l’ère augustéenne
Marbre blanc
Dim_ 37,1 x 17,7 x 22,4 cm
Provenance
Paris, collection privée acquis sur le marché de l’art parisien
A ROMAN AUGUSTEAN MARBLE PORTRAIT OF THE GENERAL M.C. CRASSIUS, 1ST CENTURY A.D.
14,5 x 7 x 9 in. The head is turned slightly to the left, and characterized by the hallmarks of the late Republican portraiture. The
hair pulled back over the forehead and the temples in soft locks cut out a rectangular forehead crisscrossed with two horizontal
wrinkles in the center. Two other wrinkles start from the base of the nose underligning the frown - the latter represented by a
fine, fairly straight marble projection above the right eye, more raised at the outer part of the left eye.The eyes are sunken into
the orbit, framed by thick upper lids ending outwardly in well-noted crow’s feet wrinkles. The rounded indented lower eyelids are
marked with dark circles. Deep wrinkles line the nostrils at the corners of the mouth - the latter finely sculpted with thin lips and a
well-drawn cupid’s bow. The prominent chin is split in two towards a slight indentation that widens into a bulge of flesh joining the
furrows of the cheeks on the neck. The neck sinews accentuate the tension of the sexagenarian face. From the uncompromising
play of wrinkles, the solidity of the features, the delicacy of the physiognomy, the personality of the politician-warrior emerges.
This portrait is to be compared to the one conserved in the Louvre and now attributed to a republican high-rank man, inv. Ma 1220
(fig. 1) and whose postmortem production is to be date at the beginning of the augustean era (Boschung1).
Boschung justifies its type making a comparison with the funerary relief of the two spouses from the Via Statilia (Rome, Centrale
Montemarmi. 2142), which due to the woman’s hairstyle is dated around the middle of the 1st century B.C. According to him, the
portrait of Crassus and the man in the relief are designed in the same formal language - similar crow’s feet and cheek folds (fig.
2). Raeder2, on the other hand, thinks that the portrait of Crassus should be placed after the relief of Via Statilia. He sees a relation
between the type and the portrait of the Camposanto-Chiaramonti Caesar type (fig. 3) from the beginning of the augustean period.
The two types have in common «the angular structure of the skull, the facial features marked with linear sharpness, the lips tightly
closed in the form of a ribbon, the abundance of hair arranged in individual strands and in graduated layers on the crown and on
the sides of the head and the stylization of the forehead hair ”. However, due to the fuller plasticity, the greater movement, the
portrait of Crassus should be placed a little earlier than the portrait of Caesar, according to Raeder.
Born around 114 B.C. AD in Rome and died in 53 B.C., Marcus Licinius Crassus was a roman general and politician was part of the
triumvirat among Caesar and Pompeus. He played an essential role in the transition from Republic to Empire. Having amassed an
immense fortune during his lifetime, he is considered the richest man in the history of Rome.
As early as 66, «rich as Crassus» had become a proverbial expression. Due to his immense wealth, the nickname of Dives («the
rich») has stuck to his name, as Cicero writes3; but this nickname had already been attached for five generations to his family, one
of the most illustrious of the nobility of consular origin. Indeed, after the death of his brother and the suicide of his father, Crassus
inherited a considerable heritage estimated at 1,800,000 denarii.
Crassus began his statesman career as a military commander under Lucius Cornelius Sylla during the Second Civil War. After
Sylla’s victory and his rise as dictator, he amassed a huge fortune through real estate speculation. Crassus imposed himself on
the Roman political scene after his victory over the rebellious slaves of Spartacus, sharing the consulate with his rival Pompeius.
La tête est légèrement tournée vers la gauche, d’un réalisme caractéristique de la portraiture tardo-républicaine.
La chevelure rabattue sur le front et les tempes en mèches souples découpe un front rectangulaire sillonné de deux rides horizontales infléchies au centre. Deux autre rides partent de la base du nez accompagnant le froncement des sourcils – ces derniers représentés par un fin ressaut du marbre assez rectiligne au-dessus de l’oeil droit, plus relevé à la partie externe de l’oeil gauche.
Les yeux sont enfoncés dans l’orbite, encadrés par des paupières supérieures épaisses se terminant vers l’extérieur par des pattes d’oie bien notées. Les paupières inférieures échancrées en arrondi sont marquées de cernes. De profondes rides joignent les narines aux angles de la bouche – cette dernière finement sculptée avec des lèvres fines et un arc de cupidon bien dessiné. Le menton proéminent est séparé en deux vers un léger renfoncement qui s’élargit en un bourrelet de chair rejoignant sur le cou les sillons des joues. Les tendons du cou en relief accentuent la tension du visage du sexagénaire. Du jeu sans complaisance des rides, de la solidité des traits, de la finesse de la physionomie se dégagent la personnalité du politicien-guerrier.
Ce portrait est à rapprocher de celui du Louvre attribué à Marcus Licinius Crassus, inv. Ma 1220 (fig.1) et dont la production post mortem se situe d’après Boschung1, au début de l’ère augustéenne.
Boschung justifie sa datation du type par une comparaison avec le relief funéraire des deux conjoints de la Via Statilia (Rome, Centrale Montemarmi. 2142), qui en raison de la coiffure de la femme est daté vers le milieu du Ier siècle avant notre ère. D’après lui, le portrait de Crassus et l’homme sur le relief sont conçus dans le même langage formel – des pattes d’oie et des plis des joues similaires (fig.2). Raeder2, en revanche, est d’avis que le portrait de Crassus doit être placé après le relief de la Via Statilia. Il voit une relation entre le type et le portrait de César du type Camposanto-Chiaramonti (fig.3) du début de la période augustéenne. Les deux types ont en commun «la structure angulaire du crâne, les traits du visage marqués d’une netteté linéaire, les lèvres étroitement fermées en forme de ruban, l’abondance de cheveux disposés en mèches individuelles et en couches graduées sur la calotte et sur les côtés de la tête et la stylisation des poils du front».
Cependant, en raison de la plasticité plus complète, du mouvement plus important, le portrait de Crassus devrait être placé un peu plus tôt que le portrait de César, selon Raeder.
Né vers 114 av. J.-C. à Rome et mort en 53 av. J.-C., Marcus Licinius Crassus est un général et homme politique romain membre du triumvirat aux côtés de César et Pompée. Il joua un rôle essentiel dans le passage de la République à l’Empire. Ayant amassé une immense fortune durant son existence, il est considéré comme l’homme le plus riche de l’histoire de Rome.
Dès 66, « riche comme Crassus » était devenu une expression proverbiale.
En raison de son immense richesse, le surnom de Dives (« le riche ») est resté accolé à son nom, comme l’écrit Cicéron3 ; mais ce surnom était déjà attaché depuis cinq générations à sa famille, une des plus illustres de la noblesse d’origine consulaire.
En effet, après la mort de son frère et le suicide de son père, Crassus hérita d’un patrimoine considérable estimé à 1 800 000 deniers.
Crassus commence sa carrière d’homme d’État en tant que commandant militaire sous Lucius Cornelius Sylla pendant la seconde guerre civile. Après la victoire de Sylla et son ascension en tant que dictateur, il amasse une énorme fortune grâce à la spéculation immobilière.
Crassus s’impose sur la scène politique romaine après sa victoire contre les esclaves révoltés de Spartacus, partageant le consulat avec son rival Pompée.
1 D. Boschung, JdI 101, 1986, 276 ff. Abb 27. 28
2 J. Raeder, MAR XXVIII (2000) 136 ff. zu Kat. Nr. 42
3 Cicéron, De Officiis, livre II, XVI, 57 : « Crassus le Riche et par le surnom et aussi par la fortune ».
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