Bacchante
Marbre blanc
Signé Varin sur le tronc, à droite
Hauteur : 99 cm
Petit éclat sur la coupe
Estimation sur demande
Bibliographie
Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’École française sous le règne de Louis XIV, Paris, honoré-Champion, 1911; François Souchal, French sculptors of the 17th and 18th centuries: the reign of Louis XIV, Oxford, Cassirer, 1977, vol. III.
Cette statue figurant une bacchante qui, semblant ivre, laisse échapper une coupe qu’elle tenait dans sa main gauche, est signée Varin. La généalogie des sculpteurs de la famille Varin est peu documentée. Malgré ces archives lacunaires, la paternité de ce marbre pourrait être donnée à Pierre Varin, dit le Jeune (1654-1732). Comme son frère, Pierre Varin l’Aîné, dit l’Ancien (avant 1654-1703), son neveu, Pierre Varin (1681-1753) et son fils Philippe Varin (après 1685-1737), Pierre Varin le Jeune est membre de l’académie de SaintLuc et, comme son frère et son neveu, il travaille pour les Bâtiments du Roi.
On retrouve sa trace dans les comptes des Bâtiments royaux pour des travaux exécutés à Versailles, aux Invalides et à Marly. S’il a moins œuvré pour le roi que son frère ainé, il semble avoir obtenu de nombreuses commandes privées. On lui doit, entre-autres, une importante statue de Louis XIV taillée
dans le marbre provenant du château de Meudon et achetée par le marquis de Louvois pour orner le parc du château de Choisy (la statue n’est, aujourd’hui, plus localisée). Si Pierre Varin l’Ainé semble avoir été accaparé par les chantiers royaux, son fils Pierre est plutôt considéré comme un fondeur.
Quant à Philippe, le fils de Pierre le Jeune, son style est trop éloigné de l’esthétique versaillaise. C’est pourquoi, sans conteste, Pierre le Jeune est le meilleur candidat pour être l’auteur de notre beau marbre. Nous n’avons que trop peu d’exemples d’œuvres autographes du sculpteur pour nous essayer à une analyse comparative de style.
Toutefois, il s’agit clairement de l’œuvre d’un artiste familier des décors s’inspirant d’une mythologie librement tirée de l’antiquité. Pierre Varin le Jeune connaissait parfaitement les codes iconographiques en vogue à Versailles et cette Bacchante à la discrète lascivité pourrait parfaitement s’inscrire dans le cadre d’une commande privée. Ici, le sujet traité, la belle signature et l’application du ciseau de Varin pour rendre l’insouciante nudité correspondent à la typologie de ce que recherchaient les riches commanditaires du règne de Louis XIV en s’adressant à un sculpteur de renom pour décorer leurs domaines.»
Description complète