Paire de vestales porte torchère
Pierre tendre
Porte la lettre G et la date 1796
Restaurations
Hauteur: 140 cm
Provenance
Collection privée
Bibliographie
Gilles-Lambert Godecharle, Paire de torchères avec figure, 1796, terre cuite, trace de signature ; initiale et date au revers à la base de la torchère « G / 1796 », H. 25 x L. 11,5 x P. 8,5 cm, H. 23,5 x 11 x 8,5, acquises à la vente de
la collection de M.Charles Léon Cardon, Bruxelles, 1921, n° 251 Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, n°inv. Inv. 4388 A et Inv. 4388 B.
Collection Ch.-Léon Cardon, première vente. Catalogue de tableaux anciens des écoles flamande, hollandaise, française, anglaise, italienne et allemande du Xve au XIXe siècle, objets d’art et d’ameublement, sculptures,
bronzes, plomb, marbres, terres cuites, armes, colliers de corporations, tapisseries, étoffes, et dont la vente, après décès, aura lieu à Bruxelles, en la salle Sainte-Gudule, 6, rue Montagne-de-l’Oratoire, les lundi 27, mardi 28,
mercredi 29 et jeudi 30 juin 1921, à 2 heures Collection Ch.-Léon Cardon, catalogue de vente du 27 au 30 octobre 1921, Bruxelles, Th Dewarichet ed. , 1921, lot 250. Cette magnifique paire de vestales porte torchère trouve, semble-t-il, sa genèsedans une paire de terres cuites conservées aux musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, l’une signée « G 1796 » comme nos deux sculptures en pierre tendre, et données au sculpteur Gilles Lambert Godecharle. Ces deux terres cuites, achetées en 1921 lors de la vente après décès du peintre et grand collectionneur
Charles-Léon Cardon 1850-1920), pourraient être une première esquisse pour ces deux porte-torchères à l’échelle. Le lien particulier de ces deux groupes avec Cardon semble se confirmer par le chiffre qui orne ici les piédestaux des torchères, un L et un Double C entrelacés pour Charles-Léon Cardon. Si l’on retrouve bien la trace au catalogue de la vente de 1921 des deux figures en terre cuite, accompagnées d’autres œuvres de Godecharle, il n’y a
pas de trace d’une autre paire de torchères. Au-delà de ce contexte, ces deux groupes nous offrent un bel exemple du néoclassicisme belge porté ici par Godecharle, figure illustre de ce courant en Belgique.
Après une formation à Nivelles auprès du sculpteur Laurent Delvaux, Godecharle se perfectionne ensuite à Paris chez Tassaert et intègre l’académie sous l’enseignement de Jean-Baptiste Pigalle. Dans la capitale française, l’artiste se familiarise déjà au goût classique qui commence à s’imposer dans l’enseignement. Son maître Tassaert, nommé sculpteur à la cour prussienne de Frédéric le Grand, l’emmène finalement avec lui à Berlin. Godecharle parfait sa formation à Londres puis Rome auprès des grands maîtres du passé.
Il revient à Bruxelles où il effectue une carrière exemplaire, marquée par de grandes commandes publiques et baignée de l’idéal classique dont il s’est imprégné tout au long de son Grand Tour des capitales européennes. L’œuvre allie ainsi à la rigueur classique des vestales, la précision décorative des torchères à l’antique. L’attitude générale n’est pas hiératique : à la rectitude de la torchère s’oppose le léger et doux mouvement des vestales. L’effet général est séduisant, du plus pur goût néoclassique, oscillant savamment entre inspiration antique et une introduction délicate de douceur et légèreté.
Description complète