Hôtel de Paris, à Monaco
Il existe deux hypothèses concernant la destinatrice . Elle peut être issue de la famille De Malespine, riches négociants provençaux, juifs convertis au catholicisme durant le Xvème siècle et annoblis au début du XVIème siècle.
Une autre hypothèse est que la destinataire soit issue d'une illustre famille aristocratique italienne les Malespina
"Paris, jeudi 17 novembre 1870
Il n’est pas parti de ballon depuis quatre ou cinq jours. Celui qui doit s’élever cette nuit de la gare du Nord, emportera trois lettres
y compris celle-ci.
La nouvelle de la reprise d’Orléans par les français avait produit un excellent effet sur la population parisienne, mais quelques
journaux anglais du 3 novembre entrés dans Paris hier, ont partout répandu une grande tristesse. Les journaux nous ont fait
connaitre tous les documents relatifs à la malheureuse capitulation de Metz et à l’infâme trahison de Bazaine. Pour mon compte
j’ai été peu surpris. Le monstre qui avait trahi est lâchement abandonné Maximilien ne m’avait jamais inspiré aucune confiance.
De toutes les solutions, là plus impossible est une Restauration Bonapartiste. Bazaine a donc été sot autant que lâche et traître.
Le gourvernement s’éfforce de nous présenter sous un jour favorable la situation dans les départements. Mais les quelques nouvelles
que nous reçevons ne m’inspirait une bien grande confiance. Nous ne savons absolument rien sur les évènements qui ont
pu survenir dans les Alpes Maritimes et dans le Var. La privation des nouvelles est bien autrement cruelle que les privations que
nous avons à nous imposer à Paris. Il y a eu dans la nuit du 15 et 16 une tentative des Prussiens contre le fort d’Issy. Profitant du
brouillard, quinze mille Prussiens se sont avancés jusque sous les murs du fort pour tenter un assaut. Mais ils ont été vigoureusement
repoussés. Il est incontestable que Paris est imprenable et ne succombera que par la trahison ou la famine. Mais ce n’est
pas suffisant. Après avoir organisé la défense on aurait dû organiser l’offensive. Pour cela il nous aurait fallu un grand général et
Trochu n’est qu’un médiocre administrateur. Depuis hier on éteint le gaz à 7 heures du soir dans les cafés, les maisons, les magasins
et l’on n’allume qu’un bec sur trois dans les rues. L’aspect de Paris est du plus morne aussitôt que la nuit arrive. Jamais on
n’aurait pû croire que la population était capable de supporter tant de misères avec un calme vraiment admirable. On ne distribue
plus de la viande fraîche (de cheval) que de trois jours en trois jours. Dans l’intervalle les rationnements se font avec des viandes
salées d’assez mauvaise qualité mais le pain est très abondant. Le vin aussi, et l’on en a en réserve, dit-on, de grande quantités
de riz. J’ai vu plusieurs fois Mr B…(de la rue de Varenne) Il a la plus grande confiance dans l’avenir.
. Cette petite nouvelle est inexacte. Les gens qui nous gouverne malgrès leur profonde inertie ne doivent cependant être fous au
point de faire venir dans les environs de Paris des approvisionnements dont les Prussiens s’empareraient sans difficulté.
. Si ces dates sont exactes et que les dépêches parties le 8 octobre soient arrivées le 14 novembre, ont ne peut avoir qu’une
confiance limitée dans le procédé imaginé par M.Steenackers."
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