Portrait de jeune femme
Buste en marbre blanc et marbre-onyx, boucles d’oreille en corail
Signé « C CORDIER » au revers
H : 60 cm sur un piédouche en marbre
Œuvre en rapport :
- James Pradier, Buste d’une femme, marbre, H.56 cm avec son piédouche, signé J. Pradier sur la tranche, Genève MAH, inv.1984-131.
Littérature en rapport :
- Ss dir. Serge Lemoine, Laure de Margerie et Edouard Papet, Charles Cordier, l’Autre et l’ailleurs, 1827-1905, catalogue de l’exposition tenu au musée d’Orsay du 2 février au 2 mai 2004, Edition de La Martinière, 2004, cat.449, p.201;
- Claude Lapaire, James Pradier et la sculpture française de la génération romantique, catalogue raisonné, p.132, n°365 p. 393 et n°466 p.424.
Bien que Charles Cordier soit principalement connu pour ses sculptures ethnographiques, il est aussi l’un des grands portraitistes du Second Empire.
Parmi les 612 œuvres constituant son catalogue raisonné, 102 sont des portraits d’apparat commandé par l’Intelligentsia française. Certains de ces bustes allient inspiration historiciste et naturalisme, comme son portrait de l’impératrice Eugénie présenté au Salon de 1863, qui constitue « une première audacieuse » du portrait d’apparat polychrome.
Notre spectaculaire buste associe, comme celui de l’impératrice ou encore de la Baronne Betty de Rothschild(cat. 460) innovation technique - avec l’usage du marbre -onyx dont il drape généralement ses œuvres ethnographiques- sens du détail avec une coiffure très aboutie, et langage plus traditionnel du portrait bourgeois et intime, empreint d’un modelé doux et délicat.
Si ce buste actuellement non identifié s’apparente dans les grandes lignes à la femme grecque de Missolonghi (cat. 224 p.168), il pourrait s’agir du portrait de la Baronne de Rothschild, née Cécile Anspach (non illustré cat. 461), ou, plus vraisemblablement, du portrait de la Comtesse Rattazzi, non localisé et non illustré dans le catalogue raisonné de l’artiste (répertorié sous le n°449, p.201).
Fille de sir Thomas Wyse et Laetitiia Bonaparte, MarieLaetitia (1831-1902), femme de lettres et poétesse, épouse en première noce le prince Frédéric de Solms, puis en 1863, le Comte Urbain Ratazzi ministre du gouvernement piémontais. Enfin en 1877, elle convole en troisième noce avec Luis de Rute .
James Pradier fit un portrait de la jeune fille âgée de 20 ans avant 1851, portrait non formellement identifié jusqu’à présent (voir le n°466 du catalogue Raisonné de l’artiste) ; Charles Cordier réalise le portrait de « la Muse des Alpes » qui tenait des Salons littéraires célèbres à Paris et Aix-les-Bains, en 1865 alors qu’elle est devenue Comtesse de Rattazzi. La comparaison de ces deux portraits pré sente des similitudes frappantes, bien que réalisés à quelques années d’intervalles. On peut également rapprocher notre buste du portrait en pied peint en 1858 par l’artiste niçois Carlo Garacci(1818-1895) vers 1858 (conservé au Musée Masséna à Nice).
Description complète