SPECTACULAIRE COLLIER
En or et argent noirci, en suite de serpents d’or et d’argent enroulés, ciselés, la tête ornée d’un diamant cognac, réunis par des chaînettes d’or à des têtes de mort
sculptées en ronde-bosse, les yeux animés de diamants, symbolisant le temps qui passe et la vanité des possessions terrestres, les serpents symbolisant la renaissance et la
transmutation des êtres, il est centré d’un grand motif de trois serpents d’or et d’argent, enlacés, les têtes ornées de diamants. Le fermoir dissimulé sous un serpent d’argent,
est ciselé au revers d’une vanité et d’un serpent.
Signé A. Codognato.
Longueur tour de cou : 44 cm environ.
Poids : 236,2 g (18k – 750/1000 et agt – 925/1000).
A spectacular silver, 18K gold and diamond necklace, by Attilio Codognato.
Provenance : ce collier, pièce unique et ancienne a été acquis par l’actuelle propriétaire, auprès de la Maison Codognato dans les années 80.
Bibliographie : Codognato par Pierre Hebey, édition Assouline, 2010.
Lire le très bel article de Framboise Roucaute paru dans la Gazette Drouot n°21 du 27 mai 2017 page 223.
CODOGNATO
La Maison Codognato, fondée par Simeone Codognato, né en 1822 s’installe au coin de la place St Marc en 1866 alors que Venise libérée de l’occupation autrichienne, est rattachée au royaume d’Italie, Simeone vend des tableaux, des objets d’art.
Son fils Attilio, dans l’engouement suscité par les découvertes archéologiques de l’époque s’inspire des bijoux trouvés lors des fouilles d’Etrurie et devient, ainsi que Castellani à Rome et Guiliano à Naples, l’un des principaux acteurs de la « bijouterie Archéologique italienne ». La réputation de sa maison ne tarde pas à se répandre auprès des familles royales européennes, des écrivains et des acteurs, des artistes comme Auguste Renoir, Edouard Manet, Whistler ou encore Serge Diaghilev, Paul Morand.
Les générations de Codognato se succèdent, l’attraction artistique de Venise, musique, ballets, expositions, construction de palaces, drainent le flot sans cesse renouvelé d’une clientèle exigeante, raffinée, extravagante au sommet de la célébrité et qui a saisi l’esprit profondément allégorique et ésotérique mais joyeux, de ces bijoux célébrant la vie et la mort, la volupté, la dérision et la peur.
Andy Warhol, Richard Burton, Luchino Visconti fréquentent assidûment la jolie boutique, écrin tendu de brocart cramoisi, orné de lourds miroirs de bois doré au 1295 San Marco, à la recherche de la célébration de leurs chimères et de l’exorcisme de leurs angoisses. Dérision, surprises, humour… le parfum secret d’une élite.
Le faste de Venise, célébré par la préciosité de ses créations coule dans les veines d’Attilio, « uomo di cultura » qui s’intéresse à l’essence même de la Création, dans toutes les disciplines et de toutes les époques, il n’est jamais plus génial que lorsqu’il crée avec audace un grand bijou, c’est cette démesure qui séduit les grandes clientes comme Chanel, Barbara Hutton, Helena Rubinstein, Grace Kelly, célébrant
leur beauté avec audace. Attilio a résisté à toutes les modes de la joaillerie. Le génie de sa Maison est éternel. Il n’a jamais voulu s’expatrier, ni laisser à d’autres le soin d’ouvrir des boutiques dans d’autres villes. Il a privilégié avec détermination l’alchimie de sa ville, de ses artisans, de son héritage.
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