Richement marquetée, en façade et sur les côtés, de rinceaux feuillagés et fleuris, de branches d'aubépine, rubans, couronne comtale, cartouches, fleurs au naturel et en scagliola bleue, guirlandes de fleurs, oiseaux, vases, draperies, frises de feuilles d'acanthe et fleurettes, sur fonds de noyer teinté et contrefonds de ronce de noyer et bois indigènes.
Reposant sur 5 pieds boule en bois noirci.
Fonds, aménagement intérieur, frises latérales de la corniche, placage de noyer de fil et petite frise des côtés, boules de la couronne et monogrammes en ivoire, entrées et serrures rapportés.
Fentes, soulèvements et restaurations.
H. 212 cm - L. 153 cm - P. 65 cm
Thomas HACHE (Toulouse 1664 – Grenoble 1747), Chambéry vers 1690-1695.
Sera reproduite et décrite dans le second tome du livre « Le génie des Hache » à paraître prochainement aux Éditions Faton.
Provenance : collection privée (indiquer « aixoise » ou autre, merci !)
Bibliographie : « Le génie des Hache », Pierre et Françoise Rouge, Editions Faton, 2005, pp. 78-81 et 84-85 ; p. 97 ; pp.106-107.
L'armoire présente une marqueterie de fleurs d'un naturalisme raffiné et fait partie des modèles les plus richement marquetés, même si elle a sans doute perdu, sur les côtés, sa belle frise de feuilles d'acanthe et de fleurettes « en contrepartie » de celle exécutée « en partie » sur la façade. En outre, on retrouve les mêmes branches d'aubépine nouées autour des monogrammes, sur deux portes vendues les 14-15 avril 2011 par Carvajal à Antibes, tout comme sur les deux portes vendues le 25 novembre 2017 à l'Hôtel des Ventes de Monte Carlo, lot 124.
C'est grâce à un coffret aux armes de Claude Petit, né en 1670, écuyer, conseiller et secrétaire du roi à Paris que ces armoires ont pu être rattachées à l'oeuvre de Thomas Hache qui a utilisé, sur ses armoires, le procédé décoratif de la scagliola, inventé au milieu du XVIIè siècle pour imiter à moindres frais la marqueterie de pierres dures.
Thomas Hache a réalisé ses superbes armoires à Chambéry, capitale administrative des États du Duc de Savoie, avant de s'installer définitivement à Grenoble avant 1699. Il y fondera un atelier prospère et original par l'emploi quasi exclusif des bois des Alpes et de leurs loupes aux effets graphiques remarquables, à leur mise en couleurs par l'invention de procédés de teinture particuliers et à l'invention de nouvelles formes et techniques de montage, inédits dans l'ébénisterie parisienne. Ce savoir-faire exceptionnel sera récompensé dès 1721 par le Brevet d'Ébeniste du Duc d'Orléans, gouverneur de la province du Dauphiné et prince du sang.
Pierre Gole (v. 1620-1685), ébéniste du roi, avait très tôt reconnu son talent et l'avait recommandé à l'un de ses clients, le marquis de Mirabeau qui fut 1er Consul d'Aix-en-Provence et dont l'armoire faite par Thomas Hache, entre 1685 et 1687, a été adjugée 160 000 €, le 28 juin 2015, à l'Hôtel des Ventes de Monte Carlo.
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