L’élégance intemporelle de l’art laqué chinois
Les Laques dits de Coromandel sont une forme d’art décoratif dont les racines remontent à la Chine, émergeant vers le milieu du XVIIe siècle. Le nom « Laques de Coromandel » provient de la côte orientale de l’Inde, une dénomination attribuée par les Anglais en raison de l’importation de ces laques depuis la Chine vers l’Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles, par le biais des ports côtiers indiens.
Ces œuvres laquées ont connu un succès notable en Europe au XVIIe et XVIIIe siècle, prenant la forme de cabinets et de vastes paravents aux dimensions impressionnantes, parfois atteignant une hauteur de 3 mètres pour une largeur de 60 centimètres par panneau. À l’origine, ces pièces étaient offertes en Chine en tant que présents précieux destinés aux hauts dignitaires.
La technique employée pour créer les Laques de Coromandel commence par l’application d’une fine couche de tissu sur le bois, fixée solidement à l’aide d’une colle végétale. Ensuite, la laque est appliquée en plusieurs couches superposées. Enfin, le motif est peint et entouré de rainures profondes, souvent inspirés de la nature, de la mythologie ou de la vie quotidienne.
Ces panneaux laqués ornaient les intérieurs de palais royaux, de demeures aristocratiques et de temples. Ils servaient aussi bien de paravents décoratifs que de revêtements de mobilier.
Cet art connut son apogée entre 1910 et 1930, particulièrement pendant la période de l’Art Déco.
Aujourd’hui, les Laques de Coromandel sont devenues des pièces de collection très prisées, témoignant du savoir-faire exceptionnel des artisans chinois.
Œuvre passée sous le marteau à Monte-Carlo
CHINE, PÉRIODE KANGXI (1661-1722) DATÉ DE L’ANNÉE 1687 (ANNÉE DE DINGMAO)
Superbe paravent à dix feuilles en laque de Coromandel, finement décoré sur l’une des faces de l’arrivée d’une délégation aux abords d’un palais, à l’intérieur duquel se trouve un mandarin contemplant des danseuses et musiciens. Aux alentours se trouve un petit lac fleuri de lotus entouré de jeunes dames de cour. La scène relate la réception donnée par le général Guo Ziyi, célèbre pour avoir sauvé la dynastie des Tang.
Le pourtour est animé de dragons déployés parmi des fleurs et rinceaux feuillagés.
L’autre face est finement ciselée de motifs calligraphiés en xingshu, rehaussés d’or, illustrant un poème rédigé par le lettré Gong Zhang (1637-1695). Sur la gauche, on retrouve également les noms des donateurs.
Ce paravent est une pièce de commande réalisée en l’honneur du général Meng Wengjin.
Dim. Feuille 208 x 50 cm
Adjugé 45 000€ hors frais.