DORIVAL, LE COMÉDIEN.
Georges Dorival arrive à Paris, il s’est dirigé vers les arts dramatiques après la rencontre fortuite, lors de l’Exposition Universelle de 1889, avec Talbot qui donnait des cours de diction.
Deux ans plus tard, il entre au Conservatoire d’art dramatique de Paris dans la classe de Daubant et de Sylvain. La période de l’Odéon de 1896 à 1914 fut celle des grands succès sur la scène nationale et internationale, tant parisienne que provinciale. Sa personnalité et sa voix puissante en font un acteur idéal pour les grandes fresques antiques du théâtre en plein air qu’il contribue à promouvoir aux arènes de Béziers, de Nîmes, d’Arles, au théâtre antique d’Orange.
C’est à cette époque qu’il fera avec l’actrice, Réjane, de grandes tournées européennes. Mais cette époque est surtout celle du triomphe de Chantecler d’Edmond Rostand créé le 7 février 1910, avec Lucien Guitry et Jean Coquelin, il jouera le Grand-Duc et il prendra à son tour le rôle titre du coq Chantecler La pièce partira en tournée triomphale à l’étranger jusqu’en Amérique du Sud. Le peintre Armand GUILLAUMIN qui est déjà son ami, dit dans une lettre son impatience à le voir dans ce rôle-titre dans lequel il épanouira pleinement son talent.
Auparavant, en 1907, c’était le DOUANIER ROUSSEAU qui lui écrivait qu’il voulait le voir dans une des pièces de Catulle MENDES dans laquelle il jouait le peintre COURBET.
La Comédie Française
Longtemps mobilisé pour la grande guerre, il entre à la Comédie Française le 1er avril 1917 nommé « pensionnaire » de 1919 jusqu’à
sa retraite en 1939, année de sa mort. Il va participer à de nombreuses créations et jouer sous la direction d’Émile FABRE, de Charles GRANVAL (qui était aussi peintre et fera son portrait), de Pierre FRESNAY pour Carmosine de MUSSET, puis en fin de carrière vers 37-38, de Pierre DUX pour Cyrano de Bergerac de ROSTAND, de Louis JOUVET pour L’illusion comique de CORNEILLE…
La classe de Dorival au Cours Maubel
Il avait assumé au Théâtre Maubel (à l’emplacement de l’actuel Théâtre Michel Galabru) des cours privés de diction pour préparer à l’entrée du Conservatoire d’art dramatique de Paris. Sa fierté était d’avoir formé des élèves qui étaient devenus des maîtres, à commencer par René Simon qui fondera le célèbre Cours Simon. Il eut aussi un bon nombre d’élèves qui devinrent sociétaires du Français comme Jean Weber. Et un nombre de comédiens de talent qui eurent une postérité comme Robert Dheri, Claude Berri, Pierre Brasseur (père de Claude) mais aussi Pierre Renoir, et puis Jean Marais qui raconte savoureusement dans son ouvrage et dans un ouvrage qui lui est consacré, comment Dorival lui sauva la vie en le recalant à l’entrée de son cours, l’obligeant à frayer une voie nouvelle (le cinéma avec Jean Cocteau)
Le cinéma
Bien qu’il soit plus attiré par la scène vivante du théâtre il tournera dès 1909 dans de nombreux films. La cinémathèque conserve une liste de plus d’une trentaine de films dont les metteurs en scène sont souvent Charles Decroix, André Calmettes, Charles Denola.